Révocation d’un proviseur

Publié le par Hussein

Révocation d’un proviseur par le Ministère de l’Education Nationale

Les faits : Ce lundi 16 janvier 2006, le Ministère de l’Education Nationale a annoncé la révocation d’un proviseur de lycée de l’académie de Montpellier. Il est reproché à ce proviseur d’avoir diffusé sur son blog personnel « des photos et écrits à caractère pornographique ». Une commission paritaire nationale disciplinaire composée de 12 personnes s'est tenue le 9 décembre et a jugé que le chef d'établissement devait être révoqué, qualifiant notamment le journal intime de «pornographique et obscène». Les motivations retenues par le Ministère sont formellement contestées par le proviseur qui n’a absolument rien à se reprocher sur le plan pénal et qui juge cette « décision infâmante ». Son seul tort est peut-être d’avoir évoqué de façon caustique et parfois cruelle (mais ô combien réaliste !) son quotidien dans l’Education Nationale.

Sur le traitement médiatique : Cette information a fait l’objet de plusieurs dépêches AFP, reprises par de nombreux médias. Il est cependant à regretter que certains journalistes aient communiqué l’identité de ce proviseur. Cette précision n’apporte strictement aucun élément supplémentaire et décisif à l’information. Elle constitue d’une certaine façon une condamnation sociale alors même que la procédure administrative n’est pas arrivée à son terme. En agissant de la sorte, ces journalistes ont violé la vie privée ce cet homme, piétiné sa présomption d’innocence et bafoué son honneur. Le droit d’informer n’excuse pas toutes les dérives et tous les dérapages ; nous appelons solennellement certaines rédactions et certains journalistes au respect de leur déontologie professionnelle.

Sur le fond : Un recours gracieux a été introduit par la voie hiérarchique depuis le 11 janvier dernier. D’autres démarches administratives et judiciaires sont également en préparation : recours auprès de la commission supérieure de la fonction publique, recours contentieux devant le tribunal administratif. Depuis le début, le proviseur est soutenu efficacement par le Syndicat des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN) qui juge aussi la sanction particulièrement sévère. Depuis 48h, le Collectif contre l’homophobie de Montpellier est en contact avec ce proviseur afin de l’accompagner dans ses démarches.

Le soutien : De nombreux témoignages de solidarité, émanant d’élèves (actuels ou anciens), de parents d’élèves, d’enseignants, de collègues et de citoyens, affluent depuis 48h. Ces marques de sympathie réconfortent ce proviseur qui en remercie les auteurs.

Une pétition de soutien vient d’être initié par des internautes : http://new.petitiononline.com/Garf/petition.html

Hussein BOURGI, le président

Publié dans communiqués de presse

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